vendredi 6 octobre 2017

Un débat perdu d'avance


Ou le double effet pas kiss pas cool des actions intempestives des « contrevenants » à la loi Godwin.

Quel double effet ? 1) se couvrir de ridicule 2) banaliser le nazisme

Un excellent article paru dans l’Avenir de ce 6 octobre 2017 :

Un débat perdu d’avance

L’évocation du nazisme a toutefois pour effet de couper court à la discussion.

« C’est ce qu’on appelle le point Godwin, poursuit l’historien. Faire référence à Hitler, c’est une façon de clore immédiatement le débat. »

Et ainsi, de clouer au pilori celui qui fait l’objet du rejet. La cause que l’on souhaite défendre, soit la démocratie face aux extrêmes, se voit donc complètement annihilée.

Selon Jean-Michel De Waele, professeur en sciences politiques à l’ULB, «si on prend le cas de Theo Francken, la comparaison est tellement excessive qu’elle en devient insignifiante ».

Elle s’inscrit par ailleurs dans un contexte propice à la caricature, qui laisse peu de place à la complexité et à la pondération.

Cette forme de communication serait en effet symptomatique d’une montée des radicalités, comme l’explique Henri Deleersnijder : « Je constate qu’il y a une montée des extrêmes en matière de langage dans nos sociétés: on peut l’observer avec les réseaux sociaux. Cette montée des extrêmes est préjudiciable au débat démocratique, car elle fait fi de l’une des qualités de nos démocraties, qui est le recours à la nuance. »

Enfin, l’assimilation au nazisme présente un écueil inadmissible ; la banalisation. « Si vous traitez tout le monde de fasciste, conclut Jean-Michel De Waele, vous affaiblissez la notion de fascisme. Dans nos démocraties où les problèmes sont massifs, c’est un vrai danger. »



Nous avons pu tous constater ce genre de situation, via les médias à notre disposition.

Notamment les fois où l’on a traité de nazis des gens admirables par leur combat, qu’il s’agisse de Simone Veil défendant le droit à l’IVG ou d’une présidente d’association qui a commis la terrible « faute » de demander pourquoi les parents d’enfants en situation de handicap en Belgique n’allaient pas en France, puisqu’ils vantaient tellement ce système français…

Ce n’était qu’une question logique, quand on sait que les parents d’enfants en situation de handicap en France viennent chercher en Belgique les solutions qu’ils n’ont pas chez eux. (Enfin les « sachants » sont ceux qui connaissent la situation réelle, mais ne vaut-il pas mieux la connaître pour exprimer publiquement une opinion à ce sujet ? Et, surtout, ne pas apporter de l’eau au moulin de cet article quant au ridicule de ces commentateurs et surtout à la banalisation du nazisme ?)

À la question : pourquoi les gens passent-ils si facilement et si fréquemment le « point Godwin » ?

Je répondrais : parce que l’émotion l’emporte sur la raison. Il se peut aussi que la bêtise rentre malheureusement en ligne de compte... Ces deux possibilités me semblent constituer la réponse la plus logique / rationnelle / évidente.

Biffez la mention inutile 😊

Et, SVP, si vous prenez le temps : pensez à proposer d’autres mentions sur ce point en commentaire pour que cet article soit plus exhaustif. Ce sera utile pour, notre seulement votre serviteuse, mais aussi tous les lecteurs.
Merci pour votre pierre à l’édifice.




Aucun commentaire: